mercredi 24 avril 2024

Sur mes pas en danse: Pour plonger dans l'univers viscéral de "Transes" d'Isabelle Van Grimde !

 C'est jusqu'à la porte de l'Espace Bleu que mes pas m'ont amené pour découvrir "Transes" d'Isabelle Van Grimde. De cette créatrice, je découvre les créations avec toujours autant de plaisir, depuis plus de huit ans. Je me souviens de "Symphonie 5.1", présenté par l'Agora de la danse, sur Cherrier et aussi de la possibilité de découvrir après la présentation l'effet d'être sur scène "pour expérimenter les effets interactifs de la technologie de Jérôme Delapierre. Sur cette scène, j'y ai produit mes traces lumineuses et j'y ai créé mes perturbations lumineuses ainsi qu'un trou noir, me laissant émerveillé des possibilités de la technologie utilisée.", que j'écrivais à l'époque. 

                                   Crédit: Marilene Olivier tirée du site de l'Agora de la danse

Cette fois, pour "Transes" une interprète sur scène (Emmanuelle Martin que j'avais vu sur scène récemment dans la Symphonie de coeurs" de Rhodnie Désir) et un compositeur musicien en retrait (Thom Gossage). Une fois la porte ouverte, je me dirige dans le lieu et je choisi mon siège, première rangée, d'un des trois côtés de l'espace scénique. Le temps que la salle se gorge de monde, je peux prendre le temps de découvrir le lieu qui a pour moi toutes les allures d'un monde post apocalyptique (le programme, lui indique plutôt "un univers organique envoûtant, ... dans un futur post-technologique où la nature est presque entièrement détruite."). De toute façon, l'un comme l'autre, je ressens une désolation avec projeté sur le mur arrière, l'image d'un arbre mort ou d'une silhouette humaine selon la perspective présentée. Et puis tout à coup arrive discrètement, une espèce animale robotique qui inspecte les lieux, surveillant ou recherchant, je ne saurais dire, mais me saluant presque ! Son passage dans le lieu fait, le calme revient et mon attention passe en mode en alerte.

Et puis émergeant de la "terre", nous apparait en soubresauts cette forme humaine qui une fois sur pied, frénétiquement prend possession du lieu, mais aussi de mon attention. Dans ce qui suivra, en trois temps, elle explore, se repose et se remet en marche, tout en se transformant en s'induisant d'un liquide. Même lors des quelques moments où elle se retrouve, cachée de moi, derrière un des arbres morts, je ne peux qu'être fasciné. Il y a dans ses gestes (superbement accompagnés par la musique), une énergie interne qui rayonne et qui percute. 

De son arrivée dans ce monde, de son passage et de son départ dans l'obscurité de son destin, je ne vois rien de rationnel ou si peu, seulement, sinon surtout du viscéral d'un être en marche, et cela je l'apprécie ! Pour y arriver, Emmanuelle Martin par sa performance dans les vestiges d'un monde nous le transmet bien !

samedi 20 avril 2024

Sur mes pas au théâtre, pour être inclus dans l'intimité de quatre femmes avec "S'enjailler" !

 C'est en bonne compagnie que mes pas se dirigent jusqu'au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui pour aller à la rencontre de "S'enjailler". Si comme moi, ce verbe vous intrigue, voici que l'on peut trouver sur le web pour vous éclairer. Donc s'enjailler est un mot nouchi, altération de l’anglais to enjoy, qui signifie s’amuser.

Pause

Et Robert mot, "nouchi" tu écris, ça veut dire quoi ? Bon OK, Le nouchi est un argot né en Côte d'Ivoire mélangeant le français et des langues africaines. Continuons donc !

Fin de la pause

Une fois la porte ouverte, nous nous rendons tout en haut de l'escalier pour prendre place à nos sièges en première rangée de la salle tout intime Jean-Claude-Germain. Devant, l'espace scénique est vide sauf les trois éléments décoratifs tout de macramé constitués qui délimite l'arrière. Le moment venu, les paroles d'usage nous accueillent, juste avant l'arrivée graduelle des quatre interprètes, Naïla Louidort, Carla Mezquita Honhon, Malube Uhindu-Gingala et Stephie Mazunya. Cette dernière est aussi celle qui a écrit cette pièce. 

                          Crédit Valérie Remise tirée du site du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui

Rapidement, nous sommes inclus dans leur appartement et leurs intimités qu'elles partagent, réalité d'autant plus vrai de mon siège en première rangée ! Et dans cet appartement, nous faisons connaissance avec ces quatre jeunes femmes toutes différentes. Dans leur langage fort coloré, nous découvrons leurs intimités, sans pudeur. De ces douleurs au ventre, de cette commande Amazon qui dévoile trop, de ce prétendant qui tarde à répondre, nous sommes dans leur salon qui selon les moments prend différentes formes pour bien appuyer leurs propos. Il arrive même que le regard que je capte me semble être destiné, juste à moi !

 Au final, ce qui m'a plu particulièrement, est le respect et la solidarité de ces quatre femmes malgré leurs différences, leurs moments difficiles et aussi leur complicité malgré des grains de sable dans l'engrenage de leurs amitiés ! Le tout se termine de façon fort poétique suivi des applaudissements fort bien mérités.

Au final, avec sa première pièce, Stephie Mazunya (que j'avais vu et apprécié sur scène précédemment), réussit avec brio à nous ouvrir une perspective sur une réalité différente de bon nombre d'entre nous ! Avec "S'enjailler", si c'est vrai que l'on peut s'amuser, il est surtout vrai aussi que nous plongeons dans un univers riche de ses personnalités pour en ressortir enrichi !


vendredi 19 avril 2024

Sur mes pas en danse-théâtre fort "percutant" en propos avec "L'inconsistance" de Nasim Lootij et Kaisa Nazeran !

 C'était, il y a presque deux ans, je sortais de la présentation d'une fin de résidence et j'avais écrit, "Il en reste que cette version en travail de "L'inconsistance" que j'ai découvert en ce jeudi après-midi est entre bonnes mains pour l'amener à bon port en vue de notre prochain rendez-vous dans la programmation d'un diffuseur."  Ainsi donc est venu ce prochain rendez-vous ! Voilà pourquoi mes pas m'ont amené jusqu'au MAI dont le slogan cette année, LES FEUX QUI BRÛLENT EN NOUS" est, selon moi, fort approprié pour qualifier la proposition de Nasim Lootij et Kiasa Nazeran.

                                                               Crédit: David Wong

Deux phrases du descriptif me semblent fort pertinentes, je me permets donc de les reprendre, "L’œuvre explore comment l’humanité préfère se soumettre à des discours creux et se contenter d’une solidarité passive envers les pays touchés par de graves conflits politiques. Celle-ci démontre une image de failles qui, une fois ouvertes dans notre esprit, nous empêchent de recouvrer notre intégrité, notre consistance."

Pendant que j'attends le début de la représentation de mon siège en première rangée, je reviens dans le temps, dans ma tête pour tenter de me rappeler, avec un succès mitigé, la rencontre précédente. Mais mon attention revient rapidement dans le moment présent lorsque le tout devient tout noir et émerge, tout en présence, les deux protagonistes qui débutent leur illustration des dérives des pensées et des discours ainsi que notre façon de les intégrer !

Ils utilisent pour entreprendre leur exploration de l'inconsistance, une bande de papier tout blanc qui est déroulée et coupée en une longue bannière, matière à ce qui suivra. Voilà pour moi le symbole parfait d'un discours vide de sens, mais qui peut s'avérer hypnotisant. Cette bande de papier sera, par la suite, déroulée, manipulée, découpée, intégrée en eux tout au long, intégrée en partie aussi dans un discours fort percutant, symboliquement, reliant des parties (tout en boules).

Peut-on résister aux discours dominants, sinon oppressants, y faire front ? Ces deux artistes, d'origine iranienne, nous en montrent des éléments de réponse avec des aspects fort habilement et brillamment présentés. Impossible de rester indifférent lorsque leurs regards se dirigent vers nous et qui pour moi, me percutent fortement.

Dans cette proposition alliant danse et théâtre, nous sommes interpellés, conscientisés aussi à notre posture de citoyen dans un monde dans lequel les discours de toute nature abondent ! Merci, Nasim Lootij et Kiasa Nazeran riches de votre vécu, de nous avoir partagé votre expérience ! En espérant que votre passage au MAI ne soit qu'une première escale avant bien d'autres !

mercredi 17 avril 2024

Sur mes pas à une rencontre pour découvrir "La suspension consentie de l'incrédulité" !

 Il y a quelques années, fort gentiment, on m'avait qualifié de spectateur professionnel. Je dois l'avouer, ce compliment m'avait touché positivement ! Il en reste que lorsque la proposition de 5 à 7 de la Compagnie Jean Duceppe dans les coulisses du théâtre du même nom est apparue sur mon radar, j'ai dit oui tout de suite. Ainsi donc pour la soirée de première, je serai là pour assister aux propos d'une vrai spectatrice professionnelle, Émilie Perreault pour sa rencontre "La suspension de l'incrédulité". Sans rien vouloir divulgacher, je peux affirmer haut et fort, que de cette rencontre, j'en suis revenu tout à fait comblé ! Et voici pourquoi en quelques lignes.

                                           Affiche de la soirée tirée du site de la Place des Arts

À mon arrivée en salle pour ce 5 à 7, j'ai une bière à la main (gracieusement fournie à l'entrée des coulisses). Je trouve rapidement ma place sur (surprise !) sur un siège la première avec juste derrière moi, une feuille rouge sur laquelle il y a le mot "réservé" inscrit ! Le temps passe, les sièges trouvent preneur.es, et même celui sur lequel s'assoit l'hôtesse de la soirée. Impossible pour moi de me retenir, je la remercie de sa demande transmise préalablement par courriel.

Pause

Ce courriel nous demandait de transmettre une chanson qui nous fait pleurer à chaque fois qu'on l'écoute. Après un cours moment de réflexion, j'en trouve deux et je répond ""Qu'est-ce qu'on leur laisse" de Richard Séguin ! Chanson que j'écoute en boucle depuis cette demande et qui oui, m'émeut à chaque fois, comme bien d'autres chansons aussi de Richard Séguin !

Fin de la pause

Une fois venu le moment de débuter, nous avons droit aux consignes d'usage préenregistrées, mais par l'intermédiaire de Marc Labrèche, sur son mode tout aussi caractéristique qu'humoristique. Et c'est de sa place de spectatrice qu'elle débute, fort symboliquement cette rencontre. Avec ses questions fort pertinentes, elle brise la glace. Soit, pourquoi sommes-nous ici ? Et aussi pourquoi, elle, se met en scène devant nous, dans une posture différente ? 

Je ne reviendrai pas sur tout ce qui suivra, nous en apprendrons son cheminement de son passage au collège d'un plateau sportif, à une scène jusqu'à un siège dans une salle. Utilisant les voix off de nombreuses personnalités (Guy Nadon, Éric Emmanuel Schmitt, Robert Lepage et aussi Marc Labrèche de retour), et aussi de celle de citoyens ordinaires qui ont vécu des situations hors de l'ordinaire, elle nous illustre fort clairement le pouvoir de la rencontre culturelle !

Si l'art peut "faire oeuvre utile" pour soulager, elle peut aussi ouvrir les horizons, poigner aux trippes, et cela Émilie Perreault, le met en évidence. Elle nous fait même la démonstration du pouvoir des propositions culturelles sur le "mind changing".

Voilà une proposition en apparence toute simple, mais qui mérite d'être vue pour tout.e spectateur-spectatrice qui visite régulièrement ou non une salle de spectacle pour mieux comprendre ce qu'il ou elle vive, soit la suspension consentie de l'incrédulité !

Sur mes pas en danse; Pour une troisième fois, être pris "À bout de bras" avec David Albert-Toth et en être encore captivé !

 C'était ma deuxième partie de ma sortie culturelle de ce beau mardi soir de mi avril. Pour m'y rendre, je dois aller tout à l'ouest de chez moi, soit à la Maison de la Culture Notre-Dame-de-Grâce. Au programme, la présentation de "À bout de bras" de "Parts+Labour_Danse" (Emily Gualtieri et David Albert-Toth) avec sur scène David Albert-Toth.

Bon OK, j'en étais à une troisième fois, dont la plus récente, à l'Agora de la Danse, fin 2022. Proche. Comme je n'ai pas voulu relire mon retour de l'époque, je constaterai comment les souvenirs de cette rencontre accompagneront mes sensations des moments à venir. Et comme une proposition chorégraphique est une oeuvre vivante, peut-être y verrais-je une évolution (de celle-ci ou de ma perception) !

C'est donc de mon siège en deuxième rangée (oui, oui !!!) que j'attends le début de la représentation devant un rideau noir bien fermé ! Une fois les présentations d'usage de la responsable de la Maison de la Culture (Mylène Robillard) faites, nous attendons le début. Mais plutôt l'ouverture du rideau, nous apparaît devant nous par la fente, David Albert-Toth qui avec ses bouts de papier et son micro, nous entretient de "capitalisme". Ses propos interpellent et nous requestionnent sur son bien-fondé et aussi par les faits historiques montre qu'il en laisse beaucoup derrière, abandonnées ! Une fois terminé ce prologue, il retourne derrière le rideau qui peu après s'ouvre pour nous permettre de le voir revêtir les habits pour la suite.

                                  Crédit:Robin Pineba Gauld tirée du site Parts+Labour_Danse

Sans vouloir revenir en détails sur ce qui suivra, il en reste que ce tableau "devant la machine à COKE" sans argent, durant lequel il s'exprime sur ce que l'on peut tout.es ressentir, viscéralement, devant l'objet de notre désir sans que l'on puisse l'obtenir, chacun.e pourra s'y reconnaître. Pour la suite, les moments théâtraux, riche en onomatopées tout en "cssssss", alterneront avec ceux chorégraphiques. Il ne reste que les gestes comme les paroles, ont un propos forts.

Pause

Tellement forts que lors de la discussion d'après représentation, une jeune femme, de ma rangée qui comme moi l'avait vu à l'Agora de la Danse, a témoigné qu'elle ressenti de fortes émotions tout aussi fortes cette fois comme la fois précédente.

Fin de la pause

Cette incursion dans son univers se termine tout en magie, créant et parsemant les fleurs de papier sur la scène.

Ainsi donc pour une troisième fois, pour moi, la magie a opéré et aussi pour le public de tout âge présent, dont ces jeunes enfants, fort actifs à la période de questions réponses. Et pour reprendre les derniers mots de mon texte de la fois précédente, "Pendant l'heure, le personnage, à bout de bras, a pris possession de mon attention pour l'éblouir et tout en la déjouant en toute fin. Une rencontre qui me laisse des traces, et non pas seulement des illusions ou des propos qui s'évaporent. Petit souhait en terminant, j'en étais à mon deuxième solo de David, pour quoi pas un troisième prochainement, comme le dicton, "jamais deux sans trois" !" À suivre donc !

samedi 13 avril 2024

Sur mes pas à une très belle rencontre à l'Agora de la danse avec Heidi Strauss dans "between you and me" !

Il arrive que mon agenda se remplisse un peu trop et que je peine à y trouver une place pour une proposition culturelle prometteuse ! "Il n'y a pas que ça, Robert !" dit quelques fois sagement ma blonde. Il en reste que lorsque j'ai lu la description de cette proposition, "Heidi Strauss, seule en scène et non sans touches d’humour, captive par son intrigante présence. Ça se passe entre vous et elle. Et nous…", proposée par l'Agora de la Danse, je n'ai pas pu résister !

                                    Crédit Jeremy Mimnagh tirée du site de l'Agora de la Danse

Ainsi donc, voilà pourquoi mes pas ont franchi le seuil du Wilder pour me rendre jusqu'aux portes de l'Espace Bleu en attente de prendre place à l'intérieur. Le moment venu, juste avant d'entrer, on me glisse à l'oreille que je devrais beaucoup apprécier ! Chemin faisant jusqu'à ma place, je suis accueilli par une femme, tout sourire, qui je le réaliserai plus tard est Heidi Strauss, elle-même ! Dans ce lieu à la configuration inhabituelle, pour moi, avec les sièges en "V", je trouve "ma" place en première rangée. Le temps que la salle se remplisse, je découvre, dans l'espace, une chaise avec des objets en tissus, des vêtements ?, et aussi un "bidule" électronique (un projecteur comme je le constaterai plus tard !) et aussi des mots qui défilent sur le mur derrière ("voilà oui donc voilà voilà grâce ouais parce que merci ...."). Autour de moi, plein de gens du milieu dont plusieurs qu'elle reconnait et salue à leur entrée, installant le ton de ce qui suivra entre elle et nous ! 

Le moment venu, elle se dirige vers la chaise et commence à s'adresser à nous en anglais, pendant que derrière est projetée la traduction en français de ses paroles, avec l'aide de sa complice Marie-Claire Forté, comme elle nous l'indique. Sur cette chaise, elle prend à tour de rôle, différents vêtements qui ont appartenu à des membres de sa famille. Elle nous en présente leur histoire et une fois fait, elle les met par terre en demi cercle, juste devant nous. Une fois chacun d'eux présenté, elle nous fait la demande d'en choisir certains pour poursuivre. Après une hésitation collective, une spectatrice s'exprime affirmativement et avec un ou deux ajouts, elle effectue sa métamorphose vestimentaire. 

Il s'en suit une expédition tout onirique dans ses souvenirs avec ses gestes fort caractéristiques. Ce qui me frappe plus particulièrement tout au long, est son regard qui amplifie son contact "between you and me"! Comment ne pas être fasciné par elle qui nous entraîne dans ses souvenirs! Il y a aussi ce moment où elle se trouve dans une position "fâcheuse", coincée au sol, en nous demandant de l'aide, "pour vrai", qu'elle ajoute ! De son siège, un spectateur va de l'avant et tout en douceur la libère pour lui permettre son expédition scénique. 

Et puis, malheureusement, la rencontre se termine tout en douceur. Et moi, d'un seul coup, je me lève pour applaudir. À ma sortie de la salle, j'indique ma confirmation à qui de droit à ce qu'elle m'avait dit ! Je reviens à la maison, avec encore sa présence en tête, et la pluie qui tombe sur moi ne me fait aucun effet !

vendredi 12 avril 2024

Sur mes pas en danse pour découvrir les pas sur scène des personnes finissantes du département de danse de l'UQAM !

 Qu'on le veuille ou pas, le beau temps est à nos portes ! Un des signes tangibles de ces journées plus longues et plus chaudes aussi, est lorsque mes pas m'amènent jusqu'au 840 Cherrier pour y découvrir la présentation de fin d'études des personnes finissantes du département de danse de l'UQAM. J'ai pour cette occasion une certaine nostalgie, parce que j'ai eu dans ce même lieu la chance de découvrir quelques autres de leurs propositions. Il en reste que cette nostalgie sera balayée dès mon entrée du lieu par le beau sourire des personnes à l'accueil pour, ensuite, laisser place à un sentiment de joie et de curiosité. 

Il faut savoir que la soirée "TIME IS OUT JOINT" est créée par et interprétée par les  personnes finissantes, appuyées par une belle équipe autour évidemment ! Nous aurons droit aux créations de Marie Lamothe-Simon et Catrine Rouleau avec sur scène les interprètes-créatrices Juliette Beaudoin, Anaïs Bonneau, Naomie Charette, Zoé Cloutier- Boyd, Jessica D'Orazi, Audréanne Léger, Raphaëlle Morin, Lou-Anne Rousseau et Audrey Roy.

                            Affiche de la soirée tirée du site du Département de danse de l'UQAM

Ainsi donc rendu à "mon" siège en première rangée, la scène devant est toute vide. Le temps que les gens prennent place et un peu avant le début officiel, en toute discrétion, certains accessoires sont mis en place suivis par le silence dans la place, spectateurs-spectatrices aux aguets !

Le tout débute de façon fort surprenante, loin des mouvements normalement anticipés, mais plutôt d'une façon plus théâtrale autour d'une partie de cartes.

Pause

Décidément, le spectateur que je suis découvre de nouveaux accessoires sur scène cette semaine. La veille, Alexandra "Spicey " Landé avait utilisé une machine à coudre et en cette soirée, ne voilà tu pas qu'un jeu de cartes est utilisé !

Fin de la pause

Ainsi donc sur ce tapis au milieu de l'espace scénique se déroule une partie de cartes à trois, pendant qu'une autre évolue autour et qui aussi syntonise une onde sur un poste radio. La suite est fort captivante parce que cette partie de cartes prend une tournure surprenante durant laquelle, les déplacements tout en douceur et les gestes empreints d'intériorité captent mon attention. Comme si celles qui évoluent devant moi avaient des antennes, captant tout au long, leurs souvenirs dont ceux que l'on entend de cette radio qui griche ! Et puis, cette excursion dans le passé se termine et se complète par un retour dans le présent avec, de nouveau, les cartes en main !

Et tout subtilement et fort habilement, la transition se fait avec le départ des premières, accessoires inclus, et l'arrivée graduelle des autres. La suite sera de nature plus festive avec d'abord de la musique disco et les mouvements qui les accompagnent. Face à nous, les corps se rassemblent et exultent, comme dans un fête de fin de parcours (?). Et tout à coup, la voix d'un joueur de hockey (celle de feu Guy Lafleur) accompagne ce qui se passe devant moi. De toutes ses paroles, j'en retiens surtout cette phrase. "Tout ce que tu as à faire c'est d'essayer !" De celui qui a été mon idole de jeunesse (la Comète blonde !) et qui a enflammé le Forum de Montréal, ce conseil est fort juste et pertinent encore à notre époque, pour ceux et celles qui finissent leurs études. Après cette étape de conseils, vient le moment de fêter et dans une atmosphère musicale appropriée, les corps exultent magnifiquement, sourires rayonnants aussi devant nous. Et tout aussi habilement que pour la transition entre les deux propositions, les interprètes de la première partie se joignent pour la fin de la célébration, suivie des applaudissements fort riches et mérités !

De cette soirée qui m'a présenté deux propositions toute aussi surprenantes qu'audacieuses, habilement reliées, j'en reviens fort satisfait et heureux. Mais surtout optimiste de cette relève qui aura à affronter des défis pour pouvoir trouver leur place sur scène et pouvoir s'exprimer ! Et lorsque je verrai un de leurs noms sur une affiche, mes pas se mettront en action pour découvrir leurs pas sur scène !