vendredi 17 juin 2016

Sur mes pas en danse au Fringe; un tout petit tour satisfaisant

La vie est ainsi parfois faite, l'agenda ne le permettant pas, mes sorties danse sont très limitées en cette édition du Fringe, pourtant fort prometteuses. Ma soirée possible mettait en évidence la "femme" dans les différentes propositions que je ne pouvais rater. D'abord "FEM", trois oeuvres d'une quinzaine de minutes (chorégapĥies d'Emmanuel Jouthe, Simon Gélinas Beauregard et Sébastien Provencher), mises en mouvement par Marie-Denise Bettez, Marika Dumoulin Lafond et Mathilde Gesseaume-Rioux. Ensuite, un programme double qui débutait avec la courte et intense "Parade" de et avec Geneviève Jean-Bindley accompagnée sur scène par Juliette Pottier-Plaziat, suivie par "No means yes" de Virginie Desroches avec Marie-Ève Dion, Claire Jeannot et Myriam Foisy.

Débutons avec "FEM", trois oeuvres différentes, "La femme agée", "La femme violentée" et la "La femme-objet" qui met bien en évidence que la femme "vulnérable" (j'adhère, malheureusement à cette vision !) se déclinent au moins dans ces trois perspectives, parce que la femme au singulier, est une pure abstraction. Il en reste que le défi de faire un tout de cela est partiellement relevé. Nous sentons les interprètes sont investies dans leur mission, mais la différence de ton est trop importante pour garder le fil conducteur proposé. La dernière partie, cependant, ne devrait pas laisser indifférent. Les symboles phalliques s'imposent et question de mettre les choses au point, elles pêtent devant nous la balloune, au propre comme au figuré. Cette femme qui devient ces femmes, si cela s'avère nécessaire à démontrer, "FEM", le fait. Comme le feuillet l'indique, il est souhaité que ce soit le début d'une longue aventure, pour ma part, je partage ce souhait.



Après une petite pause collation, retour pour découvrir "Parade" et " No mean yes". Deux chorégraphies de femmes interprétées par des femmes sur "la femme" au pluriel. "Parade" en levée de rideau pourra surprendre par la "légèreté" des costumes, mais vite, nous serons captivés par le propos chorégraphique dynamique. Ce propos, moi, je le vois sur les attributs, ceux montrés, ceux cachés, ceux exprimés et ceux utilisés. Six minutes, c'est court, mais l'impression, elle, est durable, grâce à l'intensité des mouvements et l'audace de ces deux jeunes femmes. La lecture du feuillet m'indique qu'après "PARADE" au Fringe, il y aura, de Geneviève Jean-Bindley, "Hot Dog" à la Zone Homa (le 10 août, me disent mes espions), et pas question de rater cela et je vous invite à faire comme moi.

Très court entracte, le temps de prendre une courte respiration et nous tenterons d'y voir clair avec "No means yes". Le propos est annoncé dans le feuillet, pour peu qu'on se donne la peine de le lire, "Il met de l'avant un point de vue féminin sur la question sensible et complexe du consentement dans son sens large et quotidien." Décidément, Virginie Desroches se donne une mission difficile (je serais tenté de dire impossible) d'illustrer en mouvements cette problématique. Le tout commence par un "non" exprimé (par Marie-Ève Dion) sous tous les tons, un non conjugué à ses gestes qui ne clarifient pas la clareté de l'intention. Je suis un homme et la réalité féminine, par conséquent, m'échappera inévitablement, mais dans ce qui a suivi jusqu'à "l'explication finale", j'ai ressenti une certaine impression qui m'a atteint. J'ai ausi entrevu la complexité de la question. Une oeuvre intense, pleine de tensions, mais aussi très utile par des jeunes femmes qui rejoindront le public, en autant qu'il soit disponible. Pour ma part, mission accomplie !



Il faut aussi que j'ajoute que de revoir de jeunes interprètes préalablement vues avec le même plaisir et d'en apprécier l'évolution est aussi une récompense personnelle à mes pas qui se déplacent dans un agenda bien rempli.

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