lundi 22 août 2016

Sur mes pas au cinéma: "Les innocentes" et nous, une rencontre qui ébranle.

Je ne saurais dire le nombre de fois que j'ai écrit que la Deuxième guerre mondiale fournit des histoires pour en remplir le grand écran. De mémoire, le dernier en date situant son action en Pologne a été "Ida" de Pawel Pawlikowski qui faisait revenir une jeune juive dans ce pays ravagé par la guerre et la chasse à son peuple. Les secrets coupables enfouis et surtout bien enterrés étaient au coeur de cette histoire.



Avec "Les innocentes", Anne Fontaine met à l'écran un autre drame humain qui illustre comment le culte du secret peut être impitoyable. Cet épisode d'après-guerre met en vedette trois actrices, Lou de Laâge (solide) dans le rôle d'une infirmière française, Agata Buzek (troublante) dans le rôle de la soeur adjointe à la mère supérieure et Agata Kulesza (aussi convaincante que sa prestation précédente dans le film "Ida") dans le rôle de la mère supérieure et protectrice de sa communauté.

Comment réagir devant l'indicible ? Chacune des trois protagonistes nous en fournira une réponse. Nous découvrons leurs histoires et aussi celle d'une communauté de soeurs et de médecins français, une fois la guerre en apparence finie. Mais l'est-t-elle jamais finie, cette guerre ? Et en paix, pouvons nous être ? Le printemps peut-il succéder à l'hiver ?

Pour en avoir une réponse, le scénario est lent, mais appuyé par des scènes fortes et des paysages hostiles. Peut-être voudrions nous que cela aille plus rapidement, mais qui sommes-nous pour dicter l'ordre des choses et surtout son rythme ? Au final, une oeuvre qui ébranle et qui mérite le détour dans des épisodes méconnus de l'après-guerre.

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