mercredi 2 novembre 2016

Sur mes pas en danse; une impressionnante rencontre avec la Nederlands Dans Theater

Après un début de soirée "danse" sur lequel je reviendrai, mes pas m'ont amené à la Salle Maisonneuve de la Place des Arts pour assister, en ce mardi soir, plein milieu de la semaine, à un programme triple de la renommée Nederland Danse Theater (ou NDT). Pour ma part, il y a 22 ans, lors de leur dernière visite, je n'y étais pas, mais à entendre et à lire, je savais que j'étais au bon endroit pour apprécier de la danse contemporaine. Ce progamme triple allait remplirmur à mur, ma soirée par les oeuvres, mais aussi par les entractes qui les accompagnent. Il y a un prix à payer, mais ma principale crainte était le bris de rythme que ce type de soirée peut amener, sans oublier que le lendemain matin, il faut aller travailler ! Si au final, les deux heures vingt minutes se sont étendues quelque peu, le spectateur que je suis a apprécié toute sa soirée, et voici pourquoi.

En première partie, "Sehnsucht" de Sol Leon, conseillère artistique et Paul Lightfoot, directeur artistique de la compagnie, signent cette première oeuvre.  De ce titre en allemand qui veut dire aspiration, nous en découvrons une oeuvre dont la théâtralité s'impose à nous. Il y a ce couple dans cette habitation dont les repères varient et cet autre qui a une existence parallèle et qui semble avoir une influence. Leurs univers sont-ils vraiment parallèle ? Arrive le moment que le tout s'ouvre au monde réel ou rêvé, incarné par une dizaine de danseuses et danseurs. Personnages imaginés ou réels, allez savoir, parce que le tout reviendra dans ce petit espace à deux. Une oeuvre intelligente, selon moi, qui permet une interprétation personnelle de ce qui nous est présenté. Impossible de ne pas apprécier la scénographie techniquement complexe utilisée pour cette oeuvre, soit cette pièce qui tourne. Ces deux mondes parallèles captiveront tout comme ce personnage, interprété par Prince Credell qui s'avère fascinant jusqu'à la toute fin et même un peu plus.

Applaudissements et entracte. Moment néanmoins intéressant durant lequel, nous pouvons voir sortir de scène cet être énigmatique (toujours interprété par Prince Credell) et que de ma première rangée, je peux voir sous le rideau les manoeuvres des machinistes, une quinzaine, si je sais diviser trente pieds par deux, qui libèrent la scène des décors d'avant d'installer ceux pour la prochaine.

Une fois tout les spectateurs revenus à leur place et assis, "In the event" de la canadienne Crystal Pite, nous entraîne dans un monde sombre, éclairée par des éclairs sur toile de fond difficile à décrire, mais très facile à apprécier. Les gestes présentés, tout mécaniques soient-ils, sont animés par une humanité évidente. La musique immersive enrobe cet univers sombre qui s'avère comme le programme de la soirée l'annonce, soit une gestuelle puissante, articulée et incisive, sur une musique percussive. Peut-on survivre aux orages de notre vie ? La réponse de Crystal Pite mérite d'être vue et surtout appréciée.

Autre pause, un peu longue, je le concède, compte-tenu de l'heure. Mais tout le public prend, enfin, place et le rideau se lève sur le début de la troisième partie de la soirée, "Stop-Motion" de Sol Leon et Paul Lightfoot. Nous est présenté tout en haut de la scène à droite, la projection d'un portrait d'une jeune fille qui change et qui bouge. Sept ou huit personnages, j'ai perdu le compte, viendront évoluer pour nous présenter une histoire, j'en suis convaincu, même si cette histoire, je ne la saisie pas parfaitement. Cela ne diminue pas, pour autant, mon plaisir. D'autre part, cette musique de Max Richter, me séduit totalement et élève ma réceptivité aux mouvements d'une façon exponentielle. Il est tard, mais le temps ne compte plus durant cette oeuvre dont la poésie est aussi présente que la poussière soulevée, au sens propre, par les interprètes.



Je reviens un peu fatigué, mais surtout comblé de cette grande rencontre qui m'aura permis d'apprécier des interprètes de haut niveau qui de ma première rangée, j'aurai aussi apprécié les efforts déployés.

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