dimanche 7 mai 2017

Sur mes pas en danse: Témoin curieux et satisfait d'une des "Collisions performatives"

C'était, il y a peu, juste avant le moment de ma rencontre avec "Rain" de Anne Teresa De Keersmaeker. Profitant d'une petite embellie dans mon agenda, mes pas m'ont porté dans le sous-sol de la Place des Arts au Centre de création O Vertigo pour être témoin d'une "Collision performative". Proposée par Andrew Tay, commissaire artistique du Centre, la proposition de création là juste devant nous méritait mon attention et compte-tenu qu'elle incluait Caroline Gravel, elle devenait une offre que je ne pouvais refuser.



C'est donc dans la grande salle de ce Centre, à peu près vide en début de création (la salle se remplira peu à peu et complètement par la suite) que je prends place. La régie dans le fond, des chaises sur les deux côtés et devant, une table avec un ordinateur et différents accessoires tout autour de Patrick Saint-Denis, artiste en art numérique. Les deux invités de cette soirée sont là et échangent. Il serait utile d'indiquer qu'une Collision performative consiste à un rencontre de deux artistes de milieux différents qui pendant deux heures créeront devant nous, une oeuvre qui sera présentée, les cent ving minutes écoulées.

Le "meneur de jeu" pour cette soirée, Andrew Tay, prend le micro, présente le concept et les artistes présents, pour déclencher le compte à rebours. Soyez rassurés, rien de bien menaçant dans l'approche et dans ce qui suivra, mais à 19h00, il y aura une courte présentation de l'oeuvre créée là, devant nous.

À la danseuse et pour nous aussi par conséquent, Patrick Saint-Denis présente les différents bidules/gadgets électroniques (accordéons-robots et senseurs de différents types). S'il est facile de comprendre le but et la manipulation de certains, pour d'autres, pas aussi évident et cela inclut Caroline Gravel. Nous sommes donc témoins, de son apprentissage de ces senseurs et de son choix. La maîtrise se fait parfois douloureuse (légers et surprenants chocs électriques de senseurs) et nous en sommes témoins. Un long moment d'expérimentation, tout autant en course qu'immobile, avec un capteur de pulsation qui la projette dans les haut-parleurs. Vient aussi le moment de l'exploration des possibilités des différents projecteurs de lumière DEL.

Comment un spectateur peut-il trouver son compte face à ce qu'il voit, me demanderez vous ? Chacun pourra avoir sa réponse. Si pour des chorégraphes présents, cela se traduit par des propositions à la danseuse, pour moi, cela devient un exercice d'imagination de ce que pourrait devenir le petit bout d'exploration.Aussi comme, il arrive souvent dans la vie, le chemin peut s'avérer aussi, sinon plus intéressant que la destination.

Courte pause qui est suivi le moment des choix sur les accessoires qui seront utilisés. Après une discussion, c'est fait. Le meneur de jeu rappelle que le temps passe, il reste une heure. Les choses se placent, les idées aussi, jusqu'à que ce déplacent les accessoires, lumières par terre et accordéons inclus. À la question, "T'aimes cela ?", la réponse de Caroline Gravel est automatique, "Ouais !!!".

Il reste 30 minutes, annonce le meneur de jeu. La salle est remplie (près de quarante personnes sont présentes) et le résultat se précise, même si le son se fait parfois "sauvage" et surprend en percutant et se répercutant dans la place. On enlève la table, on met par terre l'ordino, on dispose les lumières, parce que le moment de présentation est là tout proche.

19h00, le noir se fait, mes écrits se font à tâtons. Les lumières illuminent autour de l'interprète et ondulent de leurs photons en action. La conscience du corps ou le corps en conscience se mettent en action dans des gestes forts et aussi percutants. Et dans un monde de technologie en soutien. les mouvements se présentent et se révèlent dans un court, mais satisfaisant moment de présentation.

Au final, de cette rencontre, impossible pour moi de savoir s'il y aura une suite, mais je suis convaincu que de cette rencontre à laquelle j'ai assistée, il pourrait y avoir une suite intéressante.

Et il semble que ces "Collisions performatives" seront de retour, il serait avisé d'y refaire un tour.

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