samedi 24 février 2018

Sur mes pas en danse: Une rencontre marquante avec la Martha Graham Dance Company et son "Repertoire"

Mes plus récentes sorties danse chez Danse Danse furent tout à fait réussies et la plus récente a été à la hauteur. Au programme, "Repertoire" de la Martha Graham Dance Company qui m'a permis de découvrir l'univers chorégraphique de Martha Graham, cette chorégraphe pionnière et audacieuse du siècle dernier. Nous aurons droit à quatre oeuvres, présentées par Janet Eilber, la directrice artistique et ancienne première danseuse de la compagnie. Ce type de présentation, une première pour moi, rendait la rencontre plus solennelle. Et, traduite en français, disponible plus tard dans le hall, me permettra surtout de pouvoir la relire et la conserver.

                                         Photo tirée du site de Danse Danse

Ne comptez pas sur moi pour expliquer la contribution significative de cette chorégraphe, qualifiée de révolutionnaire, je n'y arriverais pas, mais pour les intéressé(e)s, le texte de Catherine Lalonde, "Le legs radical de Martha Graham" dans Le Devoir mérite le détour (http://www.ledevoir.com/culture/danse/520344/grand-angle-le-legs-radical-de-martha-graham ).

La soirée se met en branle avec "Chronicle", une pièce en trois tableaux, créée en 1934, suite à son refus de "performer" aux Jeux Olympiques de Berlin. Le message politique est fort évident et surtout fort courageux. Décrits par Janet Eilbert, comme intemporel, les propos chorégraphiques sont fort percutants et surtout tellement beau à voir. J'en retiens surtout le premier tableau dans lequel, l'interprète, PeiJu Chien-Pott, utilise son vêtement  pour nous présenter ses différents sentiments face à l'horreur qu'elle pressent. Ce tableau constitue une superbe entrée en la matière, autant par le propos que par la qualité de l'interprétation.

Il s'en suit, après un court temps de transition, "Lamentation Variations". Trois pièces inspirées du solo de la chorégraphe (et interprétée par elle) capté sur pellicule et qui nous est présenté. Trois "variations" pour souligner la tragédie du 11 septembre. De ce cristallite qui nous permet de voir la chorégraphe, les gestes créés par les trois jeunes chorégraphes, Doug Varone, Aszure Barton et Larry Keigwin sont à leur tour fort éloquents et captivants.

Les applaudissements s'estompent, le rideau s'abaisse et l'entracte arrive.

La prochaine pièce "Ekstasis" sera plus courte, mais nous permet de revenir dans le temps et de se "ré-imaginer" un moment charnière de la carrière de la chorégraphe en 1933. Comme il nous le sera annoncer, "Ekstasis (pièce solo) se dessine comme une sculpture moderne qui prend vie". Courte oeuvre, peut-être, mais tout à fait marquante, surtout de la première rangée qui est la mienne.

En clôture de programme, "Mosaic" nous entraîne ailleurs, autant dans le temps que dans l'espace, mais tout proche des préoccupations de Martha Graham, puisque c'est l'an dernier que Sidi Larbi Cherkaoui aborde un thème politique sensible qu'est celui de la diversité culturelle dans une perspective actuelle. Impossible de ne pas apprécier le propos et la qualité de l'interprétation qui nous sont présentés. La danse est encore un instrument de sensibilisation politique, parce que l'histoire elle est un éternel recommencement.

Le spectateur, citoyen engagé que je suis, en ressort fort satisfait par une soirée riche pour les sens avec ses mouvements, mais aussi forte pour la raison par ses propos. Une sortie danse mémorable !




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