vendredi 25 mai 2018

Sur mes pas en danse: "Les danses de mai-opus 2018" avec des finissant.e.s pourvu.e.s de talent et d'allant

Quelque peu dans l'ombre de la saison des festivals qui se mettent en branle, les finissant.e.s de l'École de danse contemporaine de Montréal (E.D.C.M) nous proposent leur opus final, avant de prendre leur envol. Une soirée déclinée en trois temps qui m'a laissé fort admiratif et surtout fort satisfait.

                                          Photo: Maxime Côté tirée du site de Tangente                                         

Ainsi donc, Jasmine Bouchard, Alexandra Caron, Laurent Chalifour, Nimikii Couchie, Yakhoub Dramé, Pamela Gomez Widman, Pénélope Gromko, Mathilde Heuzé, Caroline Namts, Thibault Rajaofetra, Raphaëlle Renucci, Silvia Sanchez, Cassandra Soenen, Flora Spang et Marilou Théberge, les quinze finissant.e.s se frottent aux oeuvres d'Edouard Hue ("Into Outside"), de Mélanie Demers (("La Meute") et de Manuel Roque ("Crazy Dance"). Et c'est mission accomplie !

C'est de "ma" première rangée, entouré par une salle toute pleine que j'attends le début de la présentation. Une énergie et une sympathie évidentes émergent du lieu. Le moment arrivé, les lumières se font discrètes jusqu'à s'éteindre et nous apparaît "dans son coin" dans la scène, une interprète qui prend possession de notre attention pour entreprendre "Into Outside". Les gestes et les mouvements qui suivront, colorés à mes yeux d'une touche "western" de par les jeux de pieds qui me sont présentés. Présentés comme une exploration sur "les besoins d'appartenance à un micro-groupe", les différents tableaux portées par huit de ces finissant.e.s se font éloquents et fort intéressants. D'abord seul.e et ensuite en groupe avec un rythme croissant, le propos m'a rejoint et satisfait.

Courte pause pour laisser place à l'autre partie de la cohorte finissante qui nous apparaît de front pour entreprendre "La Meute". Si je devais proposer une oeuvre à de jeunes adultes face à la société d'aujourd'hui, voilà l'oeuvre à choisir. De ma première rangée, leurs regards frondeurs, droit dans les yeux, et leurs mouvements affirmés produisent leurs effets. La "logique interne" de l'oeuvre résonne à ce point que lorsque un parent demande à son jeune enfant à la fin de la prestation laquelle des deux œuvres présentées elle a préféré, ce qu'elle venait de voir a été sa réponse. Une oeuvre viscérale qui rejoint et interpelle fort efficacement jeune et moins jeune, donc.

Après un entracte qui permet à tout.e.s de reprendre son "souffle", la "Crazy Dance" interprétée par toute la gang de finissant.e.s se met en marche. La "Crazy Dance" est présentée comme un "unisson" ou plutôt comme un "quasi unisson" parce que dans cette oeuvre fort exigeante la singularité émerge dans une suite de mouvements fort exigeants dans l'effort demandé. Comme si le chorégraphe, Manuel Roque, donnait au suivant, suite à sa prestation "essoufflante" comme interprète dans "Running Piece" de Jacques Poulin-Denis. Et toute cette gang de jeunes a relevé le défi, "haut la main". Une oeuvre exigeante, à ce point que laissée de côté lors de la générale, question de garder ses énergies pour les soirées de représentation (selon mon espion !) qui m'a montré de façon éloquente que l'on peut rester soi-même dans un groupe, peu importe ce que l'on peut vivre.

Une soirée fort intéressante dont le succès, je me permets de le mentionner, à celles qui a agi comme directrice de répétition des trois œuvres, Hélène Leclair qui doit faire en sorte, dans l'ombre que les exigences et l'esprit des œuvres soient, au quotidien, portés sur scène à la hauteur du propos.

Une fin de saison fort belle et surtout prometteuse pour l'avenir.


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