samedi 14 avril 2018

Sur mes pas de spectateur: Aller franchir le "Seuil" avec "Le Patin libre"

L'expérience est unique et c'est Danse Danse qui nous la propose. Nous sommes invités à découvrir une proposition de patin "artistique" sans boucle piqué, ni lutz ou double axel, ou devrais-je plutôt dire du Patin libre, comme le nom de cette compagnie montréalaise de patinage contemporain.

                                         Photo tirée du site de Danse Danse

De cette "gang" et de son audace et de sa résilience à poursuivre à "performer", j'avais déjà entendue parlé, mais, jamais, je m'étais rendu à une de leur performance. Cette fois, c'était la bonne et c'est donc, jusqu'à l'Aréna St-Louis, "à l'ombre" du lugubre viaduc Van Horne que mes pas m'ont porté. Il y avait quelque chose de sympathique à aller à la découverte d'un spectacle d'une gang qui a su, depuis huit ans, sortir des sentiers battus des disciplines de la danse et du patin et obtenir la reconnaissance d'un grand public. Plus d'une dizaine de représentations sur deux semaines, "ce n'est pas de la tarte", mais si je me fie à la foule nombreuse présente à cette deuxième représentation, cela devrait être un défi relevé. Suffit de convaincre les indécis, et je me ferai un grand plaisir et un devoir d'y contribuer.

Pour pouvoir prendre place sur la glace, il faut d'abord monter les marches extérieures, montrer notre billet, descendre les marches fort pentues des estrades  (désignées salle d'attente pour l'occasion) pour prendre place sur un siège, le temps que l'on puisse prendre place sur notre siège ou notre coussin à l'une des deux extrémités de la patinoire. "À ras de la glace", toutes les places sont bonnes, sommes-nous rassurés, et c'est vrai, mais pour être confortables, être chaudement habillés et utiliser les couvertures fournies est fort important, comme il nous l'est fortement conseillé.

Nous prenons donc place quelques minutes avant la représentation et attendons. Les lumières se ferment et puis arrive le moment de la découverte. Les cinq interprètes-patineurs (patineuse) sont là et entreprennent la première des deux parties de la soirée. De "Threshold (Seuil)", je serai honnête, je n'y trouverai pas l'habituel sens aux œuvres de danse auxquelles j'assiste. Je me sens ailleurs, mais ma posture de spectateur est différente et fort agréable.

                                                                             Pause.

Je dois indiquer que j'apprécie très peu le patinage artistique, tel que l'on peut le voir aux Olympiques, par exemple. Non pas à cause de la beauté et de la dextérité des performances des athlètes de haut calibre que l'on peut y voir, mais de la perspective constante des fautes et des chûtes que ces athlètes risquent de faire, "because" l'obtention d'une médaille qui leur demande d'aller à la limite.

                                                                     Fin de la Pause

Ainsi donc, dans les gestes et les déplacements que je peux découvrir, il y a une pureté que l'apparente simplicité de ce que l'on voit qui me rejoint avec satisfaction. Si la trame musicale est intéressante et appuie bien ce que je voie sur la glace, c'est le son du patin sur la glace qui me plait le plus. Il y a dans cette simplicité sonore, une résonance qui me comble sans que je ne puisse l'expliquer, une résonance viscérale.

Des deux parties, c'est la deuxième qui m'a le plus rejoint avec des duos fort expressifs. La finale, aussi, avec les cinq interprètes qui se déplacent d'un côté à l'autre en serpentant la glace d'abord et en s'entrecroisant ensuite. De cette perspective latérale, de ma perspective, le moment était magnifique et mémorable.

J'ai pu découvrir, en cette soirée de printemps frisquet, "sur fond de glace persistente", une oeuvre sur glace qui m'a plu autant par son esthétique que par la qualité de la prestation des cinq interprètes, Samory Ba, Jasmin Boivin, Taylor Dilley, Alexandre Hamel et Pascale Jodoin. Et de cette présentation faite de ces moments sur glace, soit "Une tribu, un voyage, un jeu. Un accident. Une transformation des corps, des vies et des désirs.", nous pouvons la partager ou pas, le plaisir sera, de toute façon !

À mon départ, j'ai pu rencontrer un des patineurs-artistes, Samory Ba, tout aussi sympathique que "géant" sur ses patins encore au pieds. À mes questions, ses réponses sont directes et fort instructives et rendent le spectateur fort heureux pour toute cette soirée.


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